MAUD LEROY - ÉD. DES LISIÈRES
Après un master de philosophie, Maud Leroy devient libraire, métier qu’elle exercera dix années. Parallèlement, en 2009, elle fonde avec son amie Elvire Reboulet les éditions du Bon Pied, micro-édition en campagne. Elle reprend des études en édition d’art et livre d’artiste en 2015 avec le projet de créer sa maison d’édition, ainsi naissent en 2016 les éditions des Lisières
Maude Leroy © Olivier Sybillin
MATHILDE CHÈVRE - ÉD. LE PORT A JAUNI
Mathilde Chèvre est née 1972, dans une campagne de France entre deux avions pour Bougara en Algérie où ses parents vivaient. Puis elle a grandi dans les Pyrénées Orientales, dans une ancienne ferme assez éloignée du monde. Quand elle en est partie, elle a traversé la mer pour voyager et vivre autour de la Méditerranée, du Caire à Damas, à Marseille. Elle vit aujourd’hui à Marseille où elle dirige les éditions Le port a jauni, illustre et écrit des livres pour la jeunesse, suite à une thèse publiée sous le titre Le poussin n’est pas un chien – Quarante ans de création arabe en littérature pour la jeunesse, reflet et projet des sociétés (Égypte, Syrie, Liban) (Beyrouth, Ifpo/Iremam, 2015).
Déjà parus au Port a jauni :
Les aventures de Zoë, [1] [2] [3] [4] [5] [6] (avec Carmen Aïdé, Nour Azuelos et Lazlo Lounis), Le baiser, Léa flottait, Alifbata (collectif), Promenade en bord de mer (avec Lena Merhej), La lettre d’amour, Le chant du berger (avec Nathalie Bontemps), La roue de Tarek, Le balayeur de poussière.
Mathilde Chèvre © portrait Thomas Azuelos
Les éditions des Lisières abritent des voie/x poétiques. Considérant que la poésie ne s’arrête pas au poème mais qu’elle constitue une inscription de l’humain sur terre, la maison d'édition souhaite faire entendre une diversité de voix et particulièrement des voix discrètes comme notamment celles des ruraux, celles des femmes ou des colonisé·e·s. Une part importante du catalogue est tournée vers l’édition bilingue ; ce dernier ne se limite pas formellement à la poésie.
Les éditions Le port a jauni sont basées à Marseille où, certains jours de pluie, le port a jauni.
Nos albums pour la jeunesse et recueils de poésie illustrée sont tous bilingues, en français et en arabe.
Notre fil conducteur est de traduire : traduire, que l’on peut dire naqala en arabe, évoque les transports en commun, le voyage, le déplacement de soi.
••• Traduire d’une langue à l’autre, de l’arabe au français, du français à l’arabe, sans choisir d’autorité un sens de lecture qui serait l’endroit (ou l’envers), le bon (ou le mauvais) sens de lecture
••• Traduire des images en mots, puisque beaucoup de nos ouvrages sont au départ d’une série d’images dont nous cherchons le poème, écrit pour elle ou qu’on lui associe ; dans tous les cas, nous travaillons l’espace blanc qui permet l’imaginaire et la place de lire entre le texte et l’image.
••• Traduire le monde en poésie, que nous envisagerons comme un tissage des cultures et des langues.
Tisser un projet éditorial en deux langues, sans se soucier des cartes d’identités, en cherchant une résonance dans les thèmes poétiques, donner à voir et à entendre les deux langues ensemble dans un contexte artistique, loin des poncifs idéologiques attendus, c’est proposer un autre accès au monde, c’est entrer en poésie…
Ce tissage se décline en quatre séries
••• les albums arabes initialement publiés en Égypte, au Liban, au Soudan, traduits de l’arabe et adaptés dans une version bilingue
••• les albums à double sens de création qui jouent avec les sens de lecture du français et de l’arabe : le livre tourne et retourne comme une roue, se lit comme un calendrier, de gauche à droite et de droite à gauche comme un palindrome linguistique
••• une vaste série de poèmes bilingues autour des thèmes du corps et du paysage, du frottement des matières, des jeux de mots, de l’exil
••• et enfin les racines, une nouvelle série inspirée par la structure linguistique de l’arabe (ou de l’hébreu) : dans les langues sémitiques, la plupart des mots ont pour origine trois sons, une racine qui se retrouve dans tous les mots d’une même famille. À partir de cette racine se fabriquent des mots selon des schèmes, en rajoutant des lettres avant, après, au milieu, de nouveaux sons. Comme un motif musical autour duquel on brode. Comme une formule qui se complexifie (à paraître à partir de mars 2023).