POURQUOI DE LA POÉSIE POUR BÉBÉ ?

Le bébé, le nouveau-né, sont des êtres de communication et de sens, de sensorialité. Avant la naissance, in utéro, l’audition se développe au contact des bruits intra-utérins, de la voix de la mère et des proches qui l’entourent. On sait que le foetus est capable de reconnaitre la langue maternelle par rapport à une autre langue, qu’il reconnait ce stimulus auditif après la naissance et que celui-ci garde son effet rassurant et calmant. C’est d’ailleurs la prosodie (la musique de la langue) plutôt que les mots en eux-mêmes qui importent. Le bébé écoute, le bébé entend, le bébé reconnait. La poésie, c’est autre chose que du langage ordinaire, c’est du rythme, de la rime, de la couleur, des accélérations, de la répétition, des chuchotis, tout cela en plus. La poésie demande une attention particulière, comme une petite île qui vient percer le quotidien, le langage ordinaire, et lui donner encore un autre sens.

POURQUOI POUR LES PARENTS ?

Devenir parents, la grossesse, la naissance, puis les premiers jours et semaines avec bébé, c’est une rupture du temps, une bascule dans un temps qui s’étire le jour et la nuit, avec de la fatigue souvent, et des besoins d’accroche sensoriel. Un poème pour s’endormir, un autre pour le rituel du bain, parfois très court, juste quelques mots, ça peut être une de ces accroches. Devenir parents, c’est se tisser dans ce vaste ensemble de la famille. Et dans le fouillis de tous ces liens, qui peuvent soutenir comme entraver, la poésie, dans ce qu’elle a de « non explicite » peut permettre d’aller nouer ou dénouer au besoin, en douceur.