ELÉA DANNET CAUSE DE

BAPTISTE LOCHON-DÜRRLEMAN

EN TERRE DE FEU de Baptiste Lochon-Dürrleman aux éditions ABORDO, 2022

 

C’est une énergie brûlante, des mots vifs, tantôt flamboyants, tantôt incandescents, dont la force de contraste martèle, tend l’esprit et forge une poésie très vive. Baptiste Lochon-Dürrleman porte un feu qui cours entre ses doigts, une voix qui intime à s’élever hors de l’enlisement quotidien, pour retrouver le cœur qui bat dans les veines et le souffle qui emplit les poumons. Sa poésie semble un silence face à la foule et un hurlement face à l’inertie, comme si l’auteur se lançait de tout son être contre l’inertie et la dureté du monde pour vérifier qu’il persiste sol et ciel.


Que ça dise, que ça crie, que ça hurle

mais pitié que s’élève

Une parole, une vérité portée en corps,

Qui dise encore,

Toute la sueur et le mouvement qu’il faut pour qu’un désir puisse éclore.

L’artiste nous pousse au souvenir de l’archaïque, du souffle, de l’origine, qui naissent en continu en

chacun d’entre nous.

EN TERRE DE FEU de Baptiste Lochon-Dürrleman aux éditions ABORDO, 2022

Le poète nous rappelle que c’est la langue qui tisse le temps et l’espace, qui nous fait danser, et qui elle seule nous donne un lieu, un refuge face à l’immensité qui tente de nous dérober.

« La voix terrible du poète » fait vibrer nos cellules et appelle nos voix pour tisser encore et en corps le monde pour ne pas se laisser engluer par notre époque.

« Ma troisième langue c’est ma tendresse » car il ne s’agit pas de révolte de haine mais de

soulèvement de vie. Baptiste Lochon-Dürrleman paraît nous interroger :

 

 

Dans l’abolition de l’effort,

Sentons nous le corps qui disparaît ?

Quand la parole s’éteint

dans le bruit et le silence des techno-mécaniques

Nous reste-il encore le souffle ?

Aurons nous encore besoin de nos veines, de nos poumons ?

Aurons nous l’étincelle pour nous faire rejaillir le monde ?

Vis !

 

 

ELÉA DANNET

Baptiste Lochon-Dürrleman